C’est beau un monde qui joue ! Lorsque mon père m’a acheté les dernières addidas Mar del Plata 78 j’ai toujours attendu impatiemment la coupe du monde, c’était pour moi l’événement phare du football, la roll royces du tapis vert avec son concentré de stars, bref le must du ballon rond.
Cependant à l’image du mythe du bonhomme en rouge qui descend par la cheminée, je me suis vite rendu compte que cela n’était que foutaise et que mes 2 rêves de gamin avait finalement un point en commun, celui du commerce.
Pourtant cette année j’ai fait un (gros) effort et regardé plus de matches que les 4 dernières compétitions réunies, certainement déçu par les prestations des 6 derniers mois de notre équipe au scapulaire ou peut être pour retrouver cette innocence enfantine qui m’habitait pendant le mundial argentin de 78.
C’est avec mes yeux d’adulte que j’ai suivi cette 15eme édition du fast foot.
Le constat est sans appel...
Une organisation clé en main tous frais payés par les gros sponsors, un pays organisateur qui cache sa misère pour faire bonne figure en rasant les ghettos pour faire place à des stades ultra modernes et en relogeant ses habitants dans d’autres ghettos plus petits, l'interdiction de la vente ambulante de boissons et autres casse dalles pour protéger l’exclusivité du marché confié à Coca Cola Company, bref j'en passe et des meilleurs.
L’âme des stades a également disparu remplacée par des vuvuzelas pour masquer le manque d’ambiance et par des spectateurs soucieux de leur déguisement qui passent leur temps à se chercher désespérément sur les écrans géants. La plupart d’entre eux ayant gagné leur précieux sésame grâce à un des nombreux tirages au sort proposés par les majors de la grande distribution en renvoyant 10 codes barres d’un yogourt insipide. Cette nouvelle race de spectateurs donne aux stades un parfum d’avant mur de Berlin où les stades étaient remplis par les meilleurs ouvriers et autres militaires de l’ex rideau de fer.
Que dire du niveau footballistique, les stars sont au ralenti et les autres sont au bout du rouleau après une saison européenne éprouvante. Fini l’exotisme des nouveaux pays ou des nouvelles têtes sur les albums panini, 9 joueurs sur 10 évoluant en Europe. En plus on nous prend pour des dindons en voulant nous faire croire qu’on va nous proposer un football bien léché avec 3 matches de préparation, alors que certains ont du mal a trouver un système de jeu sur une saison régulière.
Que nous réserve l’édition brésilienne 2014 dans cette surenchère d’argent et d’audimat ? Des stades remplis de danseuses en string, des matches saucissonnés en quart temps joués sur fond de samba techno, exit la séance de tirs au but remplacé par le vote des téléspectateurs via SMS ?
Je vous connais les nanas en string ça vous ferait plaisir ! Qui sait, peut être qu’un jour la World Cup sera interdite aux moins de 18 ans et visible à partir de minuit …scènes trop immorales pourra t’on lire sur Télérama.